Deux créations cette année :
« Marcabru, poète et
troubadour … de la discorde à l’Amour »
Jean-Marc Durand, à
la voix chantante du Sisteron de sa naissance nous a emmené en voyage dans
le temps auprès du troubadour Marcabru. Celui dont on dit qu’il était
amer, piquant et moqueur ! Marcabru interpelle, apostrophe, dénonce, son
vocabulaire est mordant. Mais Jean-Marc Durand ne s’y est pas trompé, sous
le masque du dénonciateur, la poésie de Marcabru est élaborée avec grande
finesse. Sa réflexion va bien au delà du verbe, il est un maître du « trobar »
pour ceux qui ont croisé son chemin et son influence a été certaine sur
les jongleurs-troubadours de sa génération. Jean-Marc Durand a su lier
l’art du conte et le récit de vie. Ses contes sont plein de sensibilité et
l’humour est là au bord des lèvres. Il sait nous faire sourire avec « Le
dit de perdrix » et nous attendrir avec « L’amoureux », un conte superbe
qui nous parle d’amour et de passion, et réveille nos émotions. Le public
est là, suspendu à ses lèvres. Jean-Marc Durand est un bon conteur,
personne ne peut en douter.
« Robert le diable »
Conte à deux voix,
Claudine Bartolucci et Catherine Roche.
Deux femmes pour un seul
homme ! Deux conteuses pour un seul diable !
Le nom est célèbre, son
château se dresse encore en aval de Rouen. Les conteuses ont pris le parti
de choisir un conte d’oil. Il faut reconnaître qu’elles ne sont pas hors
sujet. La première version écrite de l’épopée de Robert le diable date du
XIIème siècle. Le récit offre les traits d’une légende ou d’un témoignage.
Claudine Bartolucci offre au récit sa présence et sa noblesse, elle se
régale du mot juste ; elle aime ce personnage qui se laisse aller à ses
impulsions jusqu’aux limites de l’humain et ose un repentir comme on ne
l’imagine plus. Catherine Roche va et vient et lui donne la réplique. Sa
parole sonne claire pour nous conter l’histoire de cet homme seul face à
lui même, capable de tout remettre en cause. Une histoire d’amour
courtoise vient conclure de manière heureuse ce qui commence comme un
drame. Les deux conteuses sont complices, tout s’enchaîne comme un long
fil tissé à deux voix.