Les Vésubiales
L'art des troubadours

Rencontres internationales

de chant, de musique et de contes
du Moyen Âge

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d'après l'excellent site
www.metiers-du-classique.com
 

Présenter les instruments de musique du Moyen Age peut sembler paradoxal : nous n'avons pratiquement conservé aucun exemplaire authentique d'avant le XVe siècle.
Si nous avons accès à cette culture musicale et si nous pouvons en reconstituer les instruments, c'est donc uniquement par les écrits et l'iconographie. Les documents qui nous permettent d'en avoir une idée concordent avec le début de l'écriture musicale au IXe siècle et ne sont guère utilisables avant le Xe siècle.
Les représentations d'instruments, ainsi que les citations à leur sujet, deviennent très abondantes au cours des XIIe et XIIIe siècles, elles donnent un aperçu assez précis des formes et des techniques de jeux des différentes familles. Ces images et ces textes appellent immédiatement à faire cette constatation: sous des aspects parfois identiques, une bonne partie d'entre eux existe encore dans le Maghreb, les Balkans et le Moyen Orient. L'instrument médiéval se rattache ainsi à l'ensemble de la culture musicale du bassin méditérannéen. Quant à savoir si cet apport vient d'une tradition ancienne, d'une influence orientale par les croisades ou de la présence, en Espagne, de la culture mauresque, il est difficile de le définir, l'ensemble des trois facteurs doit très certainement être pris en compte.
On doit savoir aussi que, jusqu'à la Renaissance, les documents que nous possédons n'offrent des renseignement sur la pratique musicale que sous deux aspects: liturgique et féodal, c'est-à-dire savants, intellectuels et aristocratiques ; nous ignorons pour ainsi dire tout des courants traditionnels et populaires.
Les instruments sont alors classés en deux familles définies par la puissance de leur sonorité : les "hauts instruments" (ceux dont le son est puissant) réservés aux fêtes et aux cérémonies et les "bas instruments" (ceux dont le son est doux) et qui sont ceux des musiques plus savantes.
 
La flûte à bec
Souvent désignée sous le nom de flûte d'Allemagne, le son est produit par un sifflet. Les instruments très graves (grande basse, contrebasse) et très aigus n'apparaîtront qu'à la Renaissance.
Le gemshorn : Son nom allemand, littéralement "cor de chamois" est plus fréquemment employé que sa désignation française : "corne de flûte", pourtant plus appropriée. Il s'agit en effet d'une flûte et non pas d'un cor (haut instrument).
Le gros bout de la corne est entièrement obturée à l'exception d'une petite fente par laquelle on souffle. Le principe est à la fois celui d'une flûte à bec et d'un ocarina (flûte bouchée).
L'émission du son le plus grave est assurée par un tout petit trou placé vers le bout de la corne. Son grand volume d'air permet une conduite expressive du son remarquable, mais sa justesse est assez difficile à contrôler
Le flûte traversière
Le son est produit par le souffle sur le bord d'un trou appelé embouchure (à ne pas confondre avec celle des trompettes). Au Moyen Age, c'est la flûte la plus représentée. En bois et sans clef, elle ne se modifiera pas avant le classicisme.
Le gaboulet-tambourin
Le gaboulet est une sorte de flûte à bec dont le son, modulé à l'aide du souffle et de trois trous, utilise les harmoniques les plus élevés, il se joue d'une main, l'autre jouant un petit tambour. Le gaboulet, au son très percé, se classe parmi les "hauts instruments".
La chalemie - employée jusqu'au XVe siècle. on en trouve deux formes : l'une trappue, évasée, identique au hautbois d'Afrique du nord et une autre plus allongée.
Le chalumeau (anche simple). Souvent à deux tubes à l'image de certains instruments des balkans, il semble avoir eu un rôle surtout populaire. Il est peu représenté mais souvent cité dans les chansons qui utilisent le registre campagnard, les pastourelles.
<- La bombarde (anche double) XVe-XVIe siècle. Elle est munie d'au moins une clef, protégée par un élément décoratif appelé "fontanelle".
Elle existe en famille : la plus grande, la basse, mesure à peu près trois mètres.
La muse ou musette, la cornemuse. Le mot cornemuse est récent. C'est déjà un instrument à connotation populaire, très lié à la danse. Elles n'ont alors qu'un seul bourdon.
La douçaine ou dulciane est, comme son nom l’indique un instrument à anche à son doux. C’est l’ancêtre direct du basson et sa construction est identique : son corps ovale dissimule une double perce, la longueur réelle du tube fait donc deux fois la taille apparente de l’instrument. Elle apparaît entre le XIVème et le XVème siècle. Elle existait en famille : de la basse au soprano. C’est la basse qui deviendra le basson au cours du XVIIème siècle.
La saqueboute. Ancêtre direct du trombonne. De son relativement doux, cet instrument était souvent employé dans les fêtes de la liturgie.
La trompette. Le plus souvent droite, elle n'a pas beaucoup changée depuis l'Antiquité.
Le cor ou trompe. Cornes de tailles diverses, ce sont des instruments d'appel. On trouve souvent cité le cor sarrasinois. Olifant, est une trompe taillée dans une defense d'éléphant (ou d'autres animaux). Son prix le réserve à la noblesse.
Le cornet. Instrument à empbouchure mais muni de trous comme la flûte. Il semble apparaître au cours du XIVe siècle. Il faut distinguer deux modèles, le cornet muet, droit, et le cornet courbe. Le cornet courbe est construit en bois en deux parties collées et recouvert de cuir.
 
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L'orgue est introduit en Europe à l'époque de Charlemagne. On dit que le premier instrument fut offert par une mission diplomatique de Byzance à l'Empereur qui en recommanda l'emploi.
Le Moyen Age en connait trois formes: l'orgue de chœur de plusieurs jeux (le plus grand) l'orgue positif en général d'un seul jeu et l'orgue protatif qui se joue à une main. Il n'y a pas d'orgue en buffet à cette époque.
Le luth
Importation de l'ud oriental, l'orthographe médiévale : leu, lut, leur est encore proche de l'arabe. Il apparaît dans l'icônographie vers 1250. Jusqu'à la fin du XVe siècle , son manche court sera muni et démuni de frettes et il sera monté de 5 rangs de doubles cordes en boyaux pincées au moyen d'un plectre. En occident, il se modifiera considérablement : joué aux doigts à partir de 1480, le nombre des cordes augmentera régulièrement. Il sera abandonné en Europe dans les premières années du XIXe siècle.
La guitare sarrasine, guiterne sarrasinoise, guiterne morache.
Luth à long manche proche des actuels "saz" et "tambur" turcs. Avec 3 rangs de cordes, elle sera utilisée jusqu'au début du XVe siècle. Il est toujours muni de frette et semble avoir un descendant direct: le colachon (colascione) qui sera l'instrument des comédiens italiens jusqu'au XVIIIe siècle.
La guitare dite latine : guiterne. Plusieurs formes : ovale, cintrée... Munie de trois ou quatre rangs de double cordes. A la fin du Moyen Age seule la forme cintrée restera utilisée : c'est l'ancêtre de la guitare actuelle.
Aux XIIIe et XVIe siècles, son nom se confond souvent avec celui de la citole: instrument multiforme et imprécis, plus ou moins en forme de houx et dont la continuation pourrait être le cistre à corde de métal de la Renaissance.
La harpe. Sa forme est très fixée et elle ne changera pratiquement pas jusqu'à la fin du XVIe siècle: petite, peu de cordes (entre 20 et 30), elle ne permet pas le chromatisme. Très appréciée, c'est, avec la vielle à archet, l'instrument des poètes et des seigneurs du Moyen Age, le luth la supplantera dans le registre courtois, à partir de la deuxième moitié du XVe siècle.
Le Psaltérion, canon, micanon. Très abondant dans l'iconographie, il est toujours joué à l'aide d'un plectre. Sa taille et sa forme sont variables. Certains sont proches de l'actuel Kanon d'Afrique du Nord.
L'escachier d'Angleterre : clavier à cordes pincées.
Ancètre de l'épinette et du clavecin, cité à partir du XIVe. Rarement représenté, sa forme est très hypothétique.
Le tympanon.
Instrument très semblable aux psaltérions, la différence essentielle est la technique des mailloches très visible dans l'iconographie. Il sera employé jusqu'au XVIIIe siècle. L'Europe centrale et le Moyen Orient en ont gardé de nombreuses formes : cymbalum, santur...
Le clavicymbalum : clavier à cordes frappées.
Cet instrument n'est connu que par quelques citations et par un plan dans un traité de lutherie (Arnaud de Zwoll) du XVe siècle. C'est un instrument au mécanisme complexe et qui n'a pourtant eu aucune filiation directe : le clavicorde est un instrument de facture beaucoup plus simple. C'est sans aucun lien avec lui que le piano forte apparaîtra 3 siècles plus tard.
Les archets.
Quelque soit l'instrument, des premières représentations jusqu'au début du XVIe siècle, l'archet est toujours en forme d'arc. Ce n'est qu'à la Renaissance qu'il se modifiera pour se rapprocher de l'archet moderne.
Le rebec. D'origine arabe - le rebab - il sera joué jusqu'au XVIIIe siècle. Au Moyen Age, il se tient le plus souvent sur les genoux. Par la suite, cet instrument sera une version populaire du violon. L'ensemble caisse-manche-cheviller était souvent fait d'un seul morceau de bois (monoxyle). La gigue et la rote souvent citées sont difficiles à différencier de celui-ci.
La vielle. Multiforme comme les guiternes et les citoles : ovale, feuille de houx, cintrée. C'est l'ancêtre des violons et des violes de gambe. Au XVe siècle apparaissent des modèles de grande taille et de tessiture grave déjà très proche de la viole de gambe. La lyra est une vielle à 3 cordes alors que la gigue n'entpossède qu'une et a une forme compacte
Le monocorde, future trompette marine du "Bourgeois Gentilhomme". Muni d'un chevalet placé en porte-à-faux et qui ainsi vibre contre la table d'harmonie, l'instrument est joué en harmonique. La portée du son est assez grande et peut rappeler de loin le timbre de la trompette. Son utilisation ultérieure comme corne de brume sur les bateaux lui donnera son deuxième nom.
Le crwt (prononcer crouth). Cet instrument dont l'orthographe indique l'origine galloise est une lyre à archet.
La chiffonie (symphonie) et l'organistrum - la vielle à roue.
Les cordes sont frottées par une roue archet actionnée avec une manivelle par la main droite et les notes produites par un clavier joué de la main gauche.
La chiffonie est alors un instrument doux, à l'époque baroque, la multiplication des bourdons ainsi que l'usage d'une pièce de bois vibrante - chien ou trompette - transformeront beaucoup cet instrument. C'est à cette période qu'il prend le nom de vielle à roue.
L'Organistrum (XIIe - XIIIe siècle) est une chiffonie géante et grave que l'on jouait à deux, l'un tournant la manivelle, l'autre actionnant les torettes qui formaient un clavier simplifié.
Au Moyen Age et à la Renaissance, on trouve beaucoup de percussions de type tambour mais aussi beaucoup de sonnailles diverses, utilisées dans la musique de danse et de divertissement: cloches, grelots, sistres...
Le tambour (nom ancien tabour)
Le tambour plat, similaire au bendhir d'Afrique du Nord. Il est souvent représenté joué avec des baguettes.
Le tambourin
Les Naquaires. Doubles tymbales de taille petite ou moyenne, en poterie ou en métal. Le nom est d'origine arabe et elles sont proches des bongos marocains.
Le triangle. Il est toujours représenté avec des anneaux vibratoires jusqu'à la Renaissance.
La cymbale était à l'origine 2 coquilles que l'on frappaient l'une contre l'autre. Les modèles plats apparaissent en Angleterre au XIIIe siècle.
Le carillon. Jeu de petites cloches accordées. Il est plus lié à la musique religieuse qu'au divertissement.
La cloche.
L'échelette médiévale est une série de lames de bois attachées par des cordes. Elles ont évolué pour devenir le xylophone. On les retrouve sous le nom de claquebois ou orgues de paille.
 

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