La lyrique courtoise, "inventée" par les troubadours dès le XIè siècle,
est un art poétique et musical d'une telle ampleur qu'il va rayonner en
l'espace d'un siècle sur toute l'Europe du Moyen Age. À la suite de ces "auteurs-compositeurs"
de langue d'oc, les trouvères du Nord de la France, les Minnesânger et les
poètes ibériques apporteront, eux aussi, leur contribution à un édifice
sans précédent dans l'histoire littéraire et musicale.
Cette forme poétique, toute d'élégance et de raffinement, s'articule
essentiellement autour du Joi, de la Fin'amor, de l 'Amour
Courtois, autrement dit de la "Cortezia".
Le plus souvent châtelain, seigneur, prince, ou même roi, le "poète-trouveur"
n'interprète que très rarement ses propres œuvres. C'est au ménestrel, au
jongleur, qu'échoit cette tâche. C'est lui qui va transmettre ce
répertoire de province en province, de la cour des Grands de ce monde aux
fêtes les plus populaires, à travers toute l'Europe, mêlant ainsi, sans
autre but que celui de plaire et de divertir, dans une parfaite synthèse,
ce que nous appellerions aujourd'hui musique savante et musique populaire.